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Biya l'homme de la France

Voici pourquoi Paul Biya refuse le fédéralisme au Cameroun... Et ne résoudra jamais la crise anglophone......

"Paul Biya n’en a été qu’un des techniciens ‘français’."

"C’est le factotum du monolithisme et l’interlocuteur ‘technique’ de la France."

"(..) la France a, entre-temps, découvert le pétrole. Elle entendait l’exploiter, comme elle le faisait déjà ailleurs dans le Golfe de Guinée, sans rendre de compte aux ‘indigènes’. Elle savait qu’avec des leaders anglophones éveillés politiquement, ce serait compliqué. Il fallait donc leur mettre des menottes. C’est ce qui aurait motivé la création de l’État unitaire et la falsification de la réunification. Paul Biya n’en a été qu’un des techniciens ‘français’."
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*** Qu’est-ce qui à votre avis explique la réticence du président Paul Biya quant à l’idée de remettre sur la table le débat constitutionnel de la forme de l’État au Cameroun et d’envisager, avec opiniâtreté, le retour éventuel à une constitution fédéral ?

Très bonne question. Je résume ma réponse en ceci : l’État unitaire au Cameroun et la date du 20 mai, aussi loufoques soient-ils, sont en fait des bébés du président Paul Biya, à lui tout seul. Il en est fier mais refuse de l’avouer publiquement, préférant jouer la carte de ‘l’homme neuf’ après Ahidjo, du patriote défendant une unité qu’on aurait tous héritée des aînés.

Toucher l’État unitaire c’est toucher la prunelle des yeux de Paul Biya. Je ne dispense pas ici un cours de droit administratif sur le rôle central du secrétaire général de la présidence. Je ne suis pas un spécialiste. Mais le Pr. Joseph Owona disait du SGPR qu’il est « le président de la République technique ». C’est, sans doute, le plus grand stratège du présidentialisme renforcé. A fortiori dans un système où le président avait un parcours académique aussi modeste que celui d’Ahmadou Ahidjo. Un célèbre doctrinaire dit du SGPR qu’il est le président de « la République en pointillés ». C’est lui qui initie, motive, documente, encadre les projets de loi envoyés au parlement. Et qui en reviennent pour promulgation...

Tous les Camerounais, y compris les constitutionnalistes, l’ont oublié : dès janvier 1968, et cela jusqu’en juin 1975 lorsqu’il est nommé premier ministre, le président Paul Biya est le tout-puissant secrétaire général de la présidence d’Ahmadou Ahidjo. C’est le factotum du monolithisme et l’interlocuteur ‘technique’ de la France. C’est lui qui a tout manigancé. Dès 1966, Ahidjo et la France avaient supprimé le multipartisme. Tous les partis politiques anglophones sont tombés sous le générique de l’Union nationale camerounaise (UNC), parti unique, afin d’éviter toute véritable opposition parlementaire.

J’avais eu un jour une longue conversation à Yaoundé avec Joseph-Charles Doumba, à ces sujets; il m’avait expliqué le rôle moteur qu’ils avaient joué à cette époque aux côtés d’Ahidjo, lui, Paul Biya et François Sengat Kuo.

Dès 1968, Paul Biya cumule à lui seul le secrétariat général de la présidence et la direction du cabinet civil. En 1972, c’est le grand Manitou. Lorsqu’on parle d’État unitaire à l’époque, il est donc celui qui explique à Ahmadou Ahidjo, simple postier, de quoi il s’agit. Lui a une licence en droit public de la Sorbonne et un diplôme d’études supérieures en droit public. Il a été à l’Institut des études des études politiques du Paris et, en l’occurrence, au fameux Institut des hautes études d’outre-mer où la France ‘formatait’ ses administrateurs coloniaux à la peau noire.

C’est donc Paul Biya qui a fabriqué de toutes pièces l’État unitaire. Non pas par méchanceté ou par traîtrise comme beaucoup seraient amenés à le penser, mais simplement en tant que technicien ‘français’, dans le cadre d’un démembrement bureaucratique de la France. Il n’y avait aucun patriotisme là-dedans, bien évidemment. Sauf si par extraordinaire vous en deviniez un…

*** C’est très grave ce que vous dites. Existe-t-il un indice, un fait historique, une preuve supplémentaire, montrant que M. Paul Biya était effectivement l’auteur de l’État unitaire de mai 1972, l’homme qui tirait les ficelles ?

En effet. Je vous révèle ici que Paul Biya a tenu à achever tout seul, sans Ahidjo, son déménagement de la réunification de 1961 en 1972. Il initie unilatéralement une révision de la constitution par décret présidentiel en 1984. C’est un précédent étrange en matière de hiérarchie des normes juridiques! Là, il n’y a plus Ahidjo. Il s’est brouillé avec Ahidjo et ses apparatchiks. Il n’a donc aucune pression. Il n’y a ni urgence, ni péril en la demeure. Mais l’un des tout premiers actes de sa présidence est, très paradoxalement, de supprimer le vocable ‘Unie’ dans l’appellation ‘République Unie du Cameroun’. On devient une ‘République du Cameroun’. Il efface ainsi l’histoire de février/octobre 1961. Imaginez donc pourquoi. Du coup, la vraie réunification de février/octobre 1961 n’existe plus. En 1960, la ‘République du Cameroun’ ne fut que l’une des deux parties signataires – avec le Southern Cameroons - de l’accord de Yaoundé jetant les bases de l’État fédéral du… Kamerun – remarquez bien l’orthographe!

Paul Biya a travaillé, jusqu’à preuve du contraire, dans le cadre de l’agenda pétro-stratégique de la France dont il a hérité de son prédécesseur plusieurs comptes numérotés aux Îles Caïmans ainsi que l’avait révélé l’écrivain Mongo Beti dans la revue ‘Peuples Noirs, Peuples Africains’...

   ***  Extrait Jean-Marc Soboth, journaliste Propos recueillis par Cameroon Voice
Extrait vidéo CRTV
        -------Nehesy Nefer

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