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Quand le président Ahidjo ne voulait pas de réunification avec le Southern Cameroon (actuelles régions Nord-Ouest, Sud-Ouest)

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Ahmadou Ahidjo nourrissait en privé de graves réserves à l’égard du projet réunificateur à une époque où l’économie des territoires britanniques, beaucoup plus anémiée, risquait de compromettre les initiatives de développement de la jeune nation camerounaise. Ahidjo redoutait par ailleurs le résultat qui eut lieu, à savoir la réunification avec le seul Cameroun méridional, susceptible de détruire l’équilibre fragile qu’il avait pu instaurer entre le nord musulman et le sud chrétien et animiste du Cameroun francophone – sans compter les craintes relatives à l’inclusion des populations bamiléké du Cameroun méridional, réputées favorables à l’UPC et dont la domination politique et économique suscitait méfiance et soupçons. Du côté de la France, elle n'en voulait pas de cette réunification, elle craignait que les référendums au Cameroun britannique ne viennent perturber un climat encore explosif. Daniel Essissima / Archives

La genèse cachée de la crise anglophone

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Convaincus de la non-viabilité économique du territoire, le gouvernement britannique conclut entre 1959 et 1960 qu’une indépendance séparée pour le Cameroun méridional mènerait nécessairement à l’instabilité politique et économique de la région. À cette époque, le statut de small territory au sein du Commonwealth n’avait pas été accepté par peur d’infiltrations communistes en Afrique. De plus, pour Londres, les relations avec le Nigeria et la France étaient centrales et l’hypothèse d’un micro-État du Cameroun méridional semblait à la fois irréaliste et dangereuse car il leur aurait déplu (Torrent, 2011). John Ngu Foncha et le Kamerun National Democratic Party (KNDP) s’étaient prononcés publiquement en faveur d’une réunification qui rassemblerait un peuple camerounais séparé par le brutal partage territorial opéré par les puissances européennes. Mais, au tournant de l’année 1961, le Premier ministre régional espérait toujours qu’une indépendance séparée, ne serait-ce que temporaire, acc...

Le Cameroun, un pays frappé par deux conflits qui font à peine la une des journaux

  Rébellion anglophone Le conflit dans les provinces anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a débuté en 2017 à la suite de la répression par les forces de sécurité des manifestations de 2016, qui exigeaient la fin de la marginalisation des anglophones dans ce pays majoritairement francophone. En réponse à la brutalité militaire et policière, un mouvement indépendantiste anglophone a pris les armes et a attaqué des représentants du gouvernement. Cela a conduit à la mobilisation et à l'intervention de l'armée dans les deux provinces. Depuis lors, la violence se poursuit entre les deux camps, chacun commettant des atrocités et prenant la population en otage.  Les écoles particulièrement ciblées La  crise anglophone  a fait plus de 6 000 morts depuis 2016, selon Human Rights Watch. Elle a provoqué le déplacement de 638 000 personnes à l’intérieur du pays. Les écoles sont particulièrement ciblées par les séparatistes : 2 245 écoles, soit 36 ​​% des établissements scola...

5 policiers tués dans la crise anglophone au Cameroun

  Au moins cinq membres des forces de sécurité camerounaises ont été tués par des séparatistes anglophones lors d'une attaque ce week-end. Les séparatistes anglophones ont lancé une rébellion armée en 2017 et le conflit, dans lequel les deux camps sont accusés d'atrocités, a déjà coûté la vie à plus de 6 000 personnes. Plus d'informations avec la correspondante de FRANCE 24 à Yaoundé, Indira Eteng

Pourquoi la crise dans les régions anglophones persiste-t-elle?

  Huit ans après son déclenchement, les autorités n’ont toujours pas réussi à mettre fin à cette guerre sanglante qui a déjà ôté la vie à plus de 6000 personnes. C’est comme une sorte de lassitude qu'on observe chez les ressortissants du nord-ouest et du sud-ouest, les deux régions de l’ouest anglophone du Cameroun, dont certaines localités sont confrontées à des violences depuis la radicalisation de la crise. Le cas de Richard Alemkeng, originaire de l’arrondissement de Fontem, dans le Lebialem, l’un des six départements de la région du Sud-ouest. Depuis 2023, il tente une opération pour « sauver » sa culture et son village. Situé au carrefour entre les deux régions anglophones et celle de l’ouest francophone, le Labialem est l’un des départements les plus touchés par les violences. Des civils y trouvent souvent la mort, s’ils ne sont pas enlevés, tout comme des personnalités et des fonctionnaires de l’État, par des ravisseurs qui demandent des rançons pour les libérer. Dans cette...

Problèmes de sécurité du Nigeria s'aggravent alors que l'insurrection anglophone au Cameroun déborde la frontière

Montée d’une campagne violente Les séparatistes ambazoniens, cherchant l'indépendance de la République du Cameroun, montent une guerre civile sanglante qui découle de la  crise anglophone  , un conflit prolongé enraciné dans la colonisation du Cameroun par les gouvernements français et britannique. Les séparatistes des deux régions anglophones de Camaroon ont déclaré leur indépendance de la majorité francophone en 2017, et depuis lors, la guerre fait rage entre les séparatistes et les forces gouvernementales camerounaises. Le mouvement sécessionniste ambazonien, alimenté par des griefs qui incluent  la domination perçue des Camerounais francophones  , cherche à faire sécession et à établir une  République fédérale indépendante d'Ambazonie  . L'agitation des sept dernières années a donné lieu à des violences et à des violations généralisées des droits humains . Les estimations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires révèlen...

Crise anglophone: le REDHAC appelle le gouvernement à se saisir de l’appel de Capo Daniel

  Au Cameroun, la sortie du leader séparatiste, Capo Daniel est diversement apprécié. Pour le Réseau des défenseurs des droits humains d’Afrique centrale (Redhac), c’est un pas important vers la désescalade. Dans une sortie début mai,  Capo Daniel , ancien leader séparatiste, a appelé à la fin des hostilités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, en proie à la sécession depuis plusieurs années. L’ancien porte-parole des ADF a plaidé pour un cessez-le-feu et des négociations directes entre les groupes armés et l régime de Yaoundé. Pour le REDHAC, cet appel est un pas de plus vers la désescalade dans les régions anglophones. C’est pourquoi l’organisation dirigée par Maximilienne Ngo Mbe appelle les autorités camerounaises à se servir de cet appel pour faire taire les armes dans ces régions meurtries par des années de guerre.