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Crise anglophone : rapport

 

La crise anglophone

La crise dans les régions anglophones s’est poursuivie sans relâche pour la cinquième année consécutive. Au mois d’août 2021, plus de 712 000 personnes étaient déplacées  à l’intérieur du pays, dans les régions anglophones ainsi que dans les régions francophones du Littoral, de l’Ouest et du Centre. En outre, au moins 2,2 millions de personnes avaient besoin d’une aide humanitaire.

Les séparatistes, qui depuis 2017 imposent avec violence un boycott de l’éducation, ont continué d’attaquer des étudiants et des professionnels du secteur de l’éducation.

D’après des études de terrain et des recherches effectuées dans la documentation librement disponible par Human Rights Watch, au moins 4 000 civils ont été tués aussi bien par les forces gouvernementales que par les combattants séparatistes armés depuis la fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les séparatistes réclamant l’indépendance des régions anglophones minoritaires du pays.

Exactions perpétrées par les forces gouvernementales

Les forces de sécurité ont répondu par la manière forte aux attaques lancées par les séparatistes, ciblant souvent des civils à travers les régions anglophones.

Le 10 janvier, des soldats de l’armée ont tué au moins neuf civils, dont une femme et un enfant, dans le village de Mautu, dans la région du Sud-Ouest. Les soldats en cause ont aussi pillé des dizaines de foyers et menacé les habitants.

Le 8 juin, dans le village de Gom, dans la région du Nord-Ouest, deux soldats ont fait irruption au domicile d’un fon (figure d’autorité traditionnelle locale) et harcelé les huit personnes présentes, dont un homme âgé de 72 ans qu’ils ont passé à tabac. Ils ont également tué par balle Nwang Lydia, une femme âgée de 60 ans, qui n’avait pas pu fournir d’informations sur un combattant séparatiste.

Le 9 juin, des soldats de l’armée régulière et du Bataillon d’intervention rapide d’élite (BIR) ont tué un homme âgé de 58 ans et violé une femme de 53 ans lors d’une opération de sécurité menée dans et autour du village de Mbuluf, dans la région du Nord-Ouest. Ils ont également fait irruption dans au moins 33 magasins et maisons, qu’ils ont endommagés et pillés, dont la résidence du fon du village de Ndzeen.

Le 14 octobre, un gendarme a tué par balle Caroluise Enondiale, une fillette de quatre ans, alors qu’elle se rendait à l’école à Buea, dans la région du Sud-Ouest. Une foule en colère a réagi en lynchant le gendarme à mort.

Le 10 novembre, un engin explosif improvisé a été jeté sur le toit de l’amphithéâtre de l’université de Buea, dans la région du Sud-Ouest, blessant au moins 11 étudiants. Au moment de la rédaction des présentes, l’attaque n’avait pas été revendiquée, mais les autorités tenaient pour responsables les combattants séparatistes.

Exactions perpétrées par les séparatistes armés

Des combattants séparatistes ont continué de tuer, de torturer, d’attaquer et d’enlever des civils. Ils ont aussi poursuivi leurs attaques ciblant le système éducatif. D’après les Nations Unies, 700 000 élèves étaient déscolarisés en mars 2021 du fait de la crise. 

Le 9 janvier, des individus soupçonnés d’être des combattants séparatistes ont tué le proviseur d’un lycée à Eyumojock, dans la région du Sud-Ouest, et blessé le principal d’un autre lycée à Tinto, toujours dans la région du Sud-Ouest. Le 12 janvier, des combattants séparatistes ont blessé par balle une enseignante d’un établissement public à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest.

Le 13 février, des combattants séparatistes ont tué trois chefs tribaux dans le village d’Essoh Attah, dans la région du Sud-Ouest. Le 27 février, des séparatistes armés ont enlevé un médecin à Bali, dans la région du Nord-Ouest, et menacé de le tuer, avant de le libérer le même jour après versement d’une rançon.

Le 6 juin, des combattants séparatistes ont attaqué un centre religieux à Mamfe, dans la région du Sud-Ouest, tuant un garçon de 12 ans et en blessant un autre de 16 ans. Le 1er juillet, des combattants séparatistes ont tué Fuh Max Dang, professeur de physique au lycée gouvernemental bilingue de Kumba, dans la région du Sud-Ouest. Le 29 août, des séparatistes armés ont enlevé Julius Agbortoko, un prêtre catholique du diocèse de Mamfe, dans la région du Sud-Ouest, et réclamé une rançon de 20 millions de CFA (34 336 dollars US) pour sa libération.

Obstacles à l’accès humanitaire et exactions à l’encontre de travailleurs humanitaires

L’accès humanitaire est sérieusement restreint et les travailleurs humanitaires ont été victimes d’attaques perpétrées aussi bien par les forces gouvernementales que par des groupes armés séparatistes. En décembre 2020, les autorités camerounaises ont suspendu toutes les activités de Médecins sans frontières (MSF) dans la région du Nord-Ouest, accusant l’organisation d’être trop proche des séparatistes anglophones. Cette décision a contraint MSF à se retirer de la région, privant des dizaines de milliers de personnes d’un accès à des soins de santé vitaux.

Les combattants séparatistes ont aussi entravé l’accès des agences humanitaires aux zones placées sous leur contrôle. Le 4 février, une infirmière qui travaillait pour une organisation non gouvernementale (ONG) internationale a été blessé par balle quand son ambulance s’est retrouvée prise entre les tirs lors d’une attaque lancée par des séparatistes dans le village de Mbalangi, dans la région du Sud-Ouest. Le 25 juin, des combattants du groupe armé séparatiste des Forces de défense d’Ambazonie (Ambazonia Defense Forces, ADF) ont stoppé un véhicule humanitaire à Guzang, dans la région du Nord-Ouest, enlevé les quatre employés, dont un a été passé à tabac, et les ont libérés le même jour.

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