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Crise anglophone : un nouveau rapport dénonce les atrocités

 Au Cameroun, la base de données sur les atrocités publie de nouveaux rapports sur des incendies de village, des attaques contre des écoles et un hôpital

La base de de données sur les atrocités dans la crise anglophone publie 15 nouveaux rapports qui "démontrent la destruction de la vie, de la propriété et de la dignité dans la crise anglophone".


Cette initiative bénévole, hébergée à l'université de Toronto au Canada, dit avoir vérifié des faits qui se sont déroulés entre 2020 et 2022.  

Sept incendies de villages, six attaques contre des écoles, une fusillade entre jeunes gens et l'incendie d'un hôpital ont pu être vérifiés. 

L'armée et les séparatistes impliqués

En août dernier, le dortoir des garçons à l'école secondaire presbytérienne Mankon, à Bamenda, a ainsi été incendiée, deux semaines avant la reprise des cours. Des combattants séparatistes ambazoniens sont suspectés. Même chose pour l'attaque du village de Mbonhong, dans le nord-ouest anglophone, quelques mois plus tôt, en avril dernier.  

Les forces de sécurité et de défense camerounaises sont aussi accusées d'être les auteurs de certains crimes commis dans les régions anglophones.  

L'armée camerounaise aurait revendiqué la responsabilité de la mort par balles de quatre jeunes dans le quartier Meta, à Bamenda, en janvier 2021. 

Plusieurs mois plus tard, l'armée camerounaise aurait été impliquée dans l'incendie de maisons dans le village de Tashem, département de Bui, dans le nord-ouest anglophone.  

Une autre attaque a été perpétrée dans un collège de Limbe, dans le sud-ouest anglophone, en novembre 2020. D'après la base de données, des élèves ont été forcés à se déshabiller et à mettre le feu à leur école. Le groupe séparatiste Omega Group aurait revendiqué cette attaque.  

Une école détruite dans la ville de Kumba dans le sud-ouest anglophone
En 2020, huit élèves ont été tués dans la ville de KumbaImage : Adrian Kriesch/DW

L'éducation comme arme de guerre

"Le domaine de l’éducation est utilisée comme arme de guerre", explique à la DW Akem Kelvin Nkwain du Centre for Human Rights and Democracy in Africa (CHRDA), partenaire de la base de données des atrocités dans la crise anglophone. Selon M. Nkwain, qui est très au fait de la situation,l’éducation est utilisée par les séparatistes comme un moyen de négociation avec Yaoundé. De son côté, poursuit Akem Kelvin Nkwain, le gouvernement utilise l’éducation comme un gain politique. Il en est de même des combattants séparatistes.  

Akem Kelvin Nkwain en conclut que les écoliers sont pris entre deux feux et souffrent de cette crise. Les parents seraient donc ainsi obligés d’envoyer leurs enfants dans les régions francophones pour qu’ils aient accès à l’éducation.

Akem Kelvin Nkwain qui recueille parfois les témoignages de témoins oculaires des incidents déplore aussi les attaques contre les hôpitaux. Il explique que "les populations qui dépendent des soins de ces hôpitaux sont en grand danger car elles ne peuvent payer ces soins dans d’autres établissements sanitaires situés plus loin".

Des soldats procèdent à la cérémonie quotidienne de descente du drapeau au secteur n° 1 de la Force multinationale mixte (FMM) basé à Mora, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun
Les forces armées camerounaises sont régulièrement impliquées dans des violences contre les civilsImage : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

La base de données sur les atrocités dans la crise anglophone dit n’avoir pas reçu de réponse du gouvernement camerounais. Elle appelle les autorités à engager des enquêtes pour élucider les atrocités retracées dans le document.  

Un conflit meurtrier   

Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre depuis cinq ans d'un conflit meurtrier entre l'armée camerounaise et des groupes armés. Ces derniers réclament l'indépendance d'un Etat qu'ils appellent l'Ambazonie.  

Le conflit a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon l'International Crisis Group. Les rebelles comme les militaires et les policiers sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l'Onu de commettre des exactions et des crimes contre les civils.  

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